C'était une journée ennuagée. Amelon avait froid. Il marchait cependant dans la forêt d'Améthyste, espérant qu'il trouverait quelqu'un pour lui indiquer son chemin. Mais nul n'est apparut.
Le prince marchait sans arrêt, avec un pas stable, pendant que les feuilles mortes d'automne craquaient sous son poids. Il avait faim, il voulait être avec sa mère, Candice. Mais impossible de trouver le château de cristal.
Un vent boréal passait dans son pelage et sa chevelure sombre. Le jeune loup frissona. Il ne savait où aller. Vers le Nord, le Sud, l'Est ou l'Ouest ? Tous les arbres semblaient identiques.
Les branches des érables semblaient le menacer, il avait peur qu'elles tombent sur lui. A chacun de leurs mouvements brusques, Amelon sursautait. Mais rien ne se passait.
Le prince n'était pas rassuré. Il voulait aller chez lui, car un orage automnal allait sans doute éclater. Cette promenade soit-disant ensoleillée allait bientôt devenir un cauchemar si Amelon ne rentrait pas... et vite !
Une larme allait couler sur sa joue, mais il s'est retenu. Il ne fallait pas se décourager.
Alors qu'il faisait un dernier effort pour s'orienter, le prince sursauta : un buisson avait bougé. Il allait se dire que son imagination lui jouait des tours, mais un loup sortit du buisson...
Amelon, qui se disait qu'il était sauvé, allait s'approcher du loup, quand une idée noire traversa son esprit : si ce loup était un ennemi ? Et si ce loup qu'il croyait être son sauveteur ne faisait qu'aggraver la situation ?
Le jeune loup se cacha, par précaution. Il observa le loup qui marchait tristement, la tête baissée. Il semblait vraiment désespéré.
Un loup si malheureux ne pourrait être un danger pour Amelon. Il quitta donc sa cachette et s'approcha du loup, prêt à fuir au cas où...
Le loup ne sembla se rendre compte de la présence du prince. Il ne le fut que quand selui-ci se planta devant lui.

-Excusez-moi. Comment puis-je aller au palais royal ?

Le loup gris l'a regardé avec surprise, il ne semblait pas vraiment l'avoir entendu. Amelon s'est dit qu'il était le loup le plus triste qu'il n'ait jamais vu.

-J'aimerais aller au palais de cristal, mais je me suis perdu. Vous pouvez m'aider ?

(Juste une question : c'est qui le loup dont tu parle ? ^^)

(Aslan )

Je n'allais toujours pas mieux.
Au contraire, le désespoir hantait mon coeur et semblait s'y être installé pour de bon, ce qui n'avait rien de réjouissant en soit.
Tanguant vers la gauche, puis la droite, plongeant en avant et me rattrapant au dernier moment, j'étais près à me jeter dans le premier ravin qui s'offrirait à moi.
Heureusement, quoique, je ne risquais pas d'en trouver un grand nombre dans une forêt.
Pour toute solution, je me laissai tomber dans un buisson et m'endormis, tel un ours qui se serait réveillé au beau milieu de l'hibernation.
Je ronflais, ou grognais, un mélange entre les deux, lorsqu'un bruit vint troubler le bruit régulier qui pouvait peupler un bois normal.
Levant la tête en bougeant le museau pour éjecter quelques feuilles et pétales venus se nicher dessus, je ne vis rien.
Mais je préférais rester sur mes gardes, et puis bouger mon corps me ferait du bien.

Un jeune loup sortit d'un coin, et s'approcha.
Pas le temps ni l'envie de discuter.
Il vint tout de même se planter devant moi.
Je levai les yeux au ciel et les reposai sur le loup blanc à la mèche noir.

Il demanda :

"-Excusez-moi. Comment puis-je aller au palais royal ?"
Mes yeux se grossirent littéralement.
Pour quelles raisons pouvaient-ils vouloir y aller ?
Enfin, il sentait bien la Vertu, mais j'étais on ne peut plus hésitant.
Devais-je lui répondre ?

Il continua devant mon étonnement :

"-J'aimerais aller au palais de cristal, mais je me suis perdu. Vous pouvez m'aider ? "

Je repris soudain du poil de la bête.
Il semblait bien lointain, le saut dans le précipice.
Après tout, je devais avoir un minimum d'assurance.

-Puis-je savoir qui tu es ?

Je n'allai pas envoyer un inconnu au palais, quand même.
Devant son expression, je continuai :

-Aslan.

Je repris une nouvelle fois :

-Pourquoi veux-tu rejoindre le palais ?

Le loup gris semblait méfiant. Amelon ne comprenait pas pourquoi, quel était le problème avec un jeune loup qui voulait se rendre au palais ? Puis, le loup a enfin répondu :

-Puis-je savoir qui tu es ?

Amelon a froncé les sourcils. Mais enfin, ne le reconnaissait-il pas ? Où vivait-il ?
Le loup gris a dit d'un ton sec:...

-Aslan.

Amelon avait à peine compris que ce mot était le nom du loup, quand ce dernier a repliqué :

-Pourquoi veux-tu rejoindre le palais ?

Amelon a regardé autour de lui, puis de nouveau Aslan, qui semblait toujours aussi méfiant. Les yeux du prince brillaient, il pensait que tout le Clan savait son identité. Mais on dirait qu'il s'était trompé. Il réalisa avec horreur qu'il était en train d'hypnotizer Aslan. Il détourna son regard, attendit que se dernier se sente mieux et s'excusa.

-Pardonnez-moi... J'ai encore du mal à contrôler mon pouvoir.

Le prince regarda ensuite Aslan, mais sans concentrer son attention sur lui. Il se présenta.

-Le palais royal est chez moi. Je me nomme Amelon, je suis le fils adoptif de la Reine, Candice. Je suis venu me promener ce matin, mais je me suis perdu et je ne trouve plus mon chemin.

Le jeune loup fit une étrange chose avec ses yeux, je ne me sentis plus du tout durant quelques instants, comme si je ne me contrôlais plus. J'étais presque sur le point de m'endormir. La sensation se stoppa et il s'excsua :

"-Pardonnez-moi... J'ai encore du mal à contrôler mon pouvoir."

Voilà qui expliquait le regard bizarre.
Mais pas ses raisons pour entrer dans le château.
Il se retourna vers moi et finit par répondre :

"-Le palais royal est chez moi. Je me nomme Amelon, je suis le fils adoptif de la Reine, Candice. Je suis venu me promener ce matin, mais je me suis perdu et je ne trouve plus mon chemin."

Amelon ?
J'en avais vaguement entendu parler, mais je ne savais absolument pas comment il pouvait se présenter physiquement.
Pour un prince, sûrement futur successeur de la Reine, ce n'était pas bien malin de se promener jusqu'à se perdre. Encore moins dans une forêt, qui pourrait être un lieu de repaire encerclé par les Tentations. Et Dieu sait ce que ces loups de malheur auraient pu faire au Prince...
Enfin, je n'allai pas causer d'ennuis au fils adoptif de la louve que j'aimai, ce serait pure bêtise. Et la bêtise, ça me connait.
Je repris un peu plus de virilité, peut-être était-ce le temps de me remettre sur pieds. Le temps d'arrêter de me dire ça et de le faire vraiment, peut-être aussi.

-Tu en es bien loin. Il est à... Trois ou quatre étapes de là, dis-je en montrant la direction du palais.

Je me demandai comment pouvait être Candice comme mère.
Gentille, sûrement. Trop, c'était une possibilité. Mais Amelon n'était plus un louevteau, évidemment.

-Tu as des pouvoirs de défense ou d'attaque ? Si tu étais tombé sur un Tentation, tu en aurais eu besoin.

Aslan sembla motivé après la présentation du prince. Il lui dit en montrant quelque part au loin..:

-Tu en es bien loin. Il est à... Trois ou quatre étapes de là.

Le loup parraissait pensif. Amelon a essayé de nouveau de s'orienter, mais ceci fut très difficile.
Alors qu'il se concentra un peu plus, il entendit vaguement la voix d'Aslan lui dire :

-Tu as des pouvoirs de défense ou d'attaque ? Si tu étais tombé sur un Tentation, tu en aurais eu besoin.

Le prince s'est tourné vers Aslan et lui lança un regard suppliant. Puis il a baissé ses oreilles et son regard ; il comprenait que le loup lui faisait des reproches d'être si inattentif.

-J'ai en effet fait mal de m'aventurer ici. J'avais dit à Candice que j'irais autour du palais, mais la tentation était trop forte et je n'y ai pas résisté... On dirait vraiment que nos ennemis ont une mauvaise influence sur moi... et sur nous tous.

Amelon fit signe à Aslan de le suivre. Le jeune loup fit quelques pas, puis ralentit et lui demanda des yeux la direction exacte. Se dernier obéit, mais semblait-il un peu de force. Amelon a préferé ignorer ceci.

-Mes pouvoirs...? Comme vous le saviez déjà, je possède ce pouvoir soporifique. Puis, je suis vraiment très, très rapide et agile... Je pourrais fuir facilement avec ce talent. Enfin, je créés des lianes... défensives... ou offensives. Mais je n'aime pas la violence, alors j'utilise surtout la première tactique.

Le prince jeta un coup d'oeil à Aslan ; il semblait de mauvaise humeur, alors il préféra se taire.

Aslan, c'est ton tour

[Oui...]

Le prince vertueux n'eut le temps de terminer sa phrase quand un cri lugubre accompagné d'une ombre gigantesque le firent sursauter. Il leva son regard et apperçut des milliers de plumes bleues froissées au vent. L'oiseau titan semblait plus grand que les montagnes. C'était la chose la plus grosse qu'il n'aie jamais vu.
La créature atterit devant les deux loups au sang glacé de peur, qui le regardaient, stupéfaits. Le jeune prince était paniqué. Il sentait son coeur battre à toute vitesse ; était-il en train de rêver ? Il ne survivrait pas plus que quatre minutes...

Un nouveau cri le pétrifia. L'aigle tendit ses ailes qui couvrirent le soleil. Ses rayons illuminaient le contour de l'oiseau géant qui semblait noir. Il décolla de nouveau et s'envola haut, très haut, jusqu'à disparaitre dans les nuages. La pluie devint plus forte. Amelon crut entendre la voix d'Aslan crier :

- Sauvons nous ! Vite, cours !

Amelon obéit. Ses pattes se mirent à courrir de plus en plus vite, l'éloignant d'Aslan. Soudain, l'aigle poussa un autre cri du sommet des montagnes. Amelon s'est retourné et apperçut une ombre gigantesque dans les nuages, illuminée par les éclairs. L'oiseau se tenait-il au centre du cyclone ? Une nuée d'oiseau, des milliers de fois plus petits que le titan, s'envolèrent de tous les arbres de la forêt.

L'aigle était à la poursuite des deux loups !!