Berethiel avança le long du mur, comme à son habitude.
Sûre d'elle, elle ne pouvait tout de même pas prévoir un éboulement, ou une roche qui se serait fendue.

Ainsi progressait-elle dans l'Antre.
Dans un territoire comme celui des Tentations, peu d'endroits étaient fréquentés.
L'Antre en faisait quand même partie, mais à l'heure où la louve se présentait il n'y avait plus personne, ou presque.
Tant mieux. Les gouttes qui tombent, l'écoulement des petits cours d'eau issus de la rivière, le craquement des roches, tous ces bruits l'agaçaient, car le lieu étant sans odeur et sans aucun repère tactile, le seul sens sur lequel l'espionne pouvait se concentrer était l'ouïe.

Ce qui n'était pas forcément agréable, vu le nombre incalculable de sons qui provenaient de l'endroit.
Elle grogna, ses tempes battaient à se rompre, c'était douloureux.

°Tu viens pour te rafraîchir, tu videras les lieux dans quelques instants, détends-toi...°, se dit-elle à elle-même.

Sa tête commençait à lui jouer des tours, les bruits de mélèrent, s'entrechoquèrent et bourdonnèrent encore plus fort que précedemment.

Berethiel gémit tout doucement, son rang lui avait appris depuis longtemps à être discrète. Mais la douleur lui faisait pleine face, et se fut dur de ne pas hurler.
Malgré tout elle se tint silencieuse, et se contenta d'aller laper quelques gorgées de liquide, dont chaque coup de langue résonna dans son crâne.
Elle jura et se releva, mettant sa tête en l'air pour tenter -vainement- de faire passer le mal.
N'y parvenant pas, elle se dirigea vers la sortie, qui faisait aussi office d'entrée, quand elle sentit un regard posé sur elle.
Elle murmura un petit : C'est pas vrai... Manquait plus qu'ça.
La Tentation était désormais totalement grognon.

Elle fit une moue agacée et s'assit devant le loup ou la louve présent ou présente.
A partir de cet instant elle commença une "analyse" avec son nez, ses oreilles et son instinct afin d'avoir une quelconque idée de qui se trouvait en face.